Le panache par Edmond Rostand
Publié le :
24/05/2025
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"Ah ! le panache ! Voilà un mot dont on a un peu abusé, et sur le sens duquel il faudrait bien qu’on s’entendit. Qu’est-ce que le panache ? Il ne suffit pas, pour en avoir, d’être un héros. Le panache n’est pas la grandeur, mais quelque chose qui s’ajoute à la grandeur, et qui bouge au-dessus d’elle. C’est quelque chose de voltigeant, d’excessif, et d’un peu frisé. Si je ne craignais d’avoir l’air bien pressé de travailler au Dictionnaire, je proposerais cette définition : le panache, c’est l’esprit de la bravoure. Oui, c’est le courage dominant à ce point la situation qu’il en trouve le mot. Toutes les répliques du Cid ont du panache, beaucoup de traits du grand Corneille sont d’énormes mots d’esprit. Le vent d’Espagne nous apporta cette plume ; mais elle a pris dans l’air de France une légèreté de meilleur goût. Plaisanter en face du danger, c’est la suprême politesse, un délicat refus de se prendre au tragique ; le panache est alors la pudeur de l’héroïsme, comme un sourire par lequel on s’excuse d’être sublime. Certes, les héros sans panache sont plus désintéressés que les autres car le panache, c’est souvent, dans un sacrifice qu’on fait, une consolation d’attitude qu’on se donne. Un peu frivole peut-être, un peu théâtral sans doute, le panache n’est qu’une grâce ; mais cette grâce est si difficile à conserver jusque devant la mort, cette grâce suppose tant de force (l’esprit qui voltige n’est-il pas la plus belle victoire sur la carcasse qui tremble ?) que, tout de même, c’est une grâce… que je nous souhaite."
Extraits du discours de réception d’Edmond Rostand élu à l’Académie française (4 juin 1903)
Rappel d’une parcelle d’histoire : un panache incarné notamment en François-Athanase de Charette de la Contrie.
Entré dans la Marine en 1779, François-Athanase de Charette de la Contrie (Couffé, 1763 - Nantes, 1796) combat en Amérique. Il quitte la Marine en 1790 et émigre à Coblence. Il revient à Paris en 1792. Le 10 août, il tente d'aider le roi attaqué aux Tuileries et échappe de peu à la mort.
Il se retire alors dans son manoir de Fonteclôse, en Vendée. En mars 1793, des paysans révoltés le poussent à prendre leur commandement. Il n'est tout d'abord qu'un chef local et contesté, mais une série de victoires le propulse parmi les principaux chefs du Marais. Il s'allie plusieurs fois aux autres armées vendéennes (Nantes le 29 juin, Luçon le 14 août, Torfou et Montaigu en septembre, Noirmoutier en octobre). Suite aux défaites royalistes, il reste en Vendée et ne participe pas à la Virée de Galerne. Il perd Noirmoutier en janvier 1794 mais remporte encore une victoire sur le général Haxo à Clouzeaux. La Convention l'invite à venir négocier la paix à la Jaunaye.
Il signe cette paix contestée par d'autres chefs vendéens le 17 février 1795. Il reprend les armes en juin 1795, mais abandonné par ses hommes et par le Comte d'Artois, il est vaincu.
François Athanase Charrette de la Contrie, épuisé et blessé est capturé par les républicains à l’orée du bois de la Chabotterie.
il força l’estime de ses ennemis qui le respectèrent jusque dans son exécution à Nantes, le laissant lui-même commander le peloton qui ouvrirait, pour l’histoire, une légende déjà bien vivante.
Commence ainsi l’épopée vendéenne dont on connait la devise qui résonnera avec tant d’à-propos dans les bois de la Chabotterie, « Combattu souvent, battu parfois, abattu jamais.
Le 29 mars, à 4 heures, en présence d’une foule immense, Charette arrive sur le lieu de l’exécution, place Viarme. À l’officier bleu qui lui dit : « Tant d’héroïsme pour rien ! », il répond : « Monsieur, rien ne se perd jamais ! ». Il demande de pouvoir commander lui-même le feu. Cette faveur lui est accordée. Très lentement, il incline la tête en écartant les bras. La salve retentit. François de Charette, le dernier généralissime de l’armée vendéenne, est mort. Il avait 33 ans.
Il y a des vies qui sont des destins.
Historique
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